Cette initiative qui explore le chantier décoratif du château de Fontainebleau a été soutenue par l'UFI en obtenant le label scientifique en 2022.
Après les journées d’étude consacrées aux chantiers romains, proposées dans l’axe de recherche des « Chantiers en Europe au XVIe siècle : architecture et décoration », le moment est venu de se pencher sur le cas de Fontainebleau, avec l’objectif de réexaminer un chapitre décisif de l’histoire de la culture artistique du Cinquecento à la lumière des études les plus récentes sur la Manière, en mettant en exergue la question du décor.
Le thème met en avant le point nodal des rapports entre l’Italie et la France au XVIe siècle, qui dans la tradition historiographique du XXe s. a été une des génèses de la redécouverte du Maniérisme. 70 ans après l’exposition Fontainebleau et la manière italienne, organisée à Naples en 1952, qui a représenté pour l’Italie une des premières étapes de la réhabilitation complète d’une période négligée dans l’histoire de l’art européen, il est opportun de faire le point sur deux contextes, italien et français, en tenant compte du mouvement dans les deux directions, et donc des contacts, des échanges, de la porosité des techniques, langages, artistes et artisans, du point de vue du fonctionnement du chantier.
La décoration de fresque et stuc du château de Fontainebleau est le fruit d’interventions à différents moments d’artistes italiens de générations et traditions géographiques et stylistiques différentes : Rosso Fiorentino, Primaticcio, Niccolò dell’Abate et leurs aides, dont certains ont désormais un nom et une identité attestée. Partant d’un bagage technique et stylistique qui puise ses racines à Florence, Rome, Mantoue et Gênes, ces artisans créent à Fontainebleau des solutions inédites, qui répondent au nouveau contexte et à leur tour donneront naissance à des développements ultérieurs en France, aboutissant, ainsi modifiés, à rencontrer des échos en Italie même.
La problématique des relations entre les dessins et les fresques et l’appareil décoratif entier, crucial dans l’histoire d’une réalisation qui a vu se succéder des peintres et des phases d’intervention, peut être utilement reconsidérée dans la perspective du fonctionnement du chantier. La contribu5on innovante du stuc s’il est ramené à sa fonction centrale et analysé dans son rapport double avec l’espace architectonique et la décoration picturale, peut corroborer la compréhension des dynamiques du chantier. Cette dynamique multiforme peut être reconsidérée, en se tournant aujourd’hui vers l’étude du cas de Fontainebleau comme un épisode central de la culture artistique du XVIe siècle en Europe, sur le plan matériel, technique et stylistique.
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